Comment gérer l'incertitude de l'après confinement ?

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"Il y aura un avant et après COVID" entend t-on partout. Oui, tout le monde est à peu près d'accord là-dessus mais l'après, on pourrait en savoir un peu plus ? Justement, depuis quelques temps, tout le monde y va de sa petite prophétie d'expert. L'après marquera la fin de la culture de la performance en entreprise imagine Boris Cyrulnik, tandis qu'on peut lire ici que nous devrons au contraire travailler beaucoup plus . Certains y voient la possibilité d'une justice fiscale et sociale dans le monde quand d'autres sont alarmistes sur les vagues de famine qui pourraient nous toucher.

Vous me direz que finalement, cela revient à identifier qui voit le verre à moitié plein et qui le voit à moitié vide.

Effectivement, mais ces retours d'expert viennent surtout répondre à notre besoin, relayé par les médias, de tout contrôler y compris le futur.

Nous aimerions maîtriser la suite, pallier l'incertitude. Ces dernières semaines nous ne savions pas plus mais nous nous raccrochions à des dates de fin ou de prolongation du confinement et d'une certaine manière, nous avons été obligés de vivre au jour le jour. Mais là, la fin du confinement (pour la France) est connue et nous devons nous réorganiser dans un flou artistique totale.

Notre absence de maîtrise de ce fameux "après" est anxiogène et on cherche à savoir :

A quoi puis-je m'attendre ?

On aimerait partir avec des certitudes.Ce serait quand même la moindre des choses et bien plus confortable ;)

Me concernant, l'après sonne à mes oreilles comme la sortie du cocon où j'étais préservée de la pression extérieure et de la course quotidienne. Et pourtant, comme je l'ai écrit au démarrage du confinement, dans cette nouvelle organisation à trouver, je m'étais retrouvée bancale comme une construction de Numérobis. Mais j'avais fini par y trouver un certain confort.


Construction non validée par Space Factory  source :http://Okatia

Construction non validée par Space Factory
source :http://Okatia

Et là il va falloir à nouveau se remettre en question. A nouveau envisager une autre organisation de travail comme de famille.

Et pour moi, aucune prédiction qu'elle se fonde sur les analyse des chiffres sur les X dernières crises comparables ou sur la lune descendante en mercure n'est certaine.

Nous avons horreur de ne pas être en maîtrise des évènements et nous aimons écouter ceux qui disent "c'est simple, voilà comment cela va se passer". Qu'ils soient des marchands de bonheur ou de malheur, c'est rassurant, on sait, on peut gérer.

Pourtant je crois que nous allons devoir naviguer à vue et au contraire se départir de nos certitudes et pré-supposés pour s'ouvrir à ce qui va se passer.

Nous allons devoir retrousser nos manches, mettre nos masques, nous badigeonner de gel hydroalcoolique et sortir. Aller voir de plus près à quoi ressemble cet après.

Nous avions déjà validé depuis le début du confinement un master en agilité, cette fameuse compétence qui depuis quelques années s'invitent dans tous les projets et le quotidien des entreprises. Avec ce changement soudain et total de paradigme, de fonctionnement, on a bénéficié d'une formation accélérée.

Et bien, comme vous l'aviez écrit dans votre lettre de motivation pour trouver votre premier CDI, désormais vous allez pouvoir "mettre à profit mes compétences acquises au cours mon cursus au sein de votre entreprise".

Car il va vous en falloir de l'agilité et de l'adaptabilité pour avancer dans ce brouillard londonien que vont être ces prochaines semaines.

Lorsque j'ai commencé à tourner en boucle il y a 10 jours en mode "comment cela va être ? dois-je absolument faire quelquechose pour mon business avec le déconfinement ? Y a t-il une bonne chose à faire ?". J'ai fait taire ces voix en faisant un exercice de Vision board. Je n'ai pas eu des réponses évidentes et limpides avec un plan stratégique à 3 ans mais j'en suis ressortie bien plus sereine.

Si vous n'êtes pas à votre compte et que l'entreprise dans laquelle vous travaillez n'est pas spécialement claire sur son mode de reprise, il va vous falloir intégrer la phrase attribuée parfois à Marc Aurèle , parfois à Reinhold Neibuhr en tant que Prière de la Sérénité :

"Dieu, donne-nous la grâce
d'accepter avec sérénité
les choses qui ne peuvent être changées,
le courage de changer celles qui devraient l'être,
et la sagesse d'en connaître la différence"

En effet, lorsqu'on est légèrement control freak, on veut mettre du contrôle sur tout et on peut perdre un temps certain à chercher à modifier ce qui ne dépend pas de nous.

La seule chose qu'il va donc nous incomber pour la suite :travailler sur notre état d'esprit. C'est un des points clés appris lors de mon dernier coaching business où j'étais moi-même coachée.

Et en tant que 3ème Dan en stress inutile et ceinture noire en éponge aux angoisses existentielles et en émotions négatives, travailler sur son état d'esprit c'est obligatoire et c'est un gros boulot.

Pour vous, votre absence de contrôle provoque peut-être de l'énervement, des reproches ou de la plainte.

"Ah quel temps pourri !

Oh cette école est vraiment super mal gérée!

Mon boss est nul (répété toutes les 2h)

Alors que vous réagissiez à votre manque de maîtrise des choses par la peur, par la colère ou la tristesse : si vous ne voulez pas péter les plombs dans les prochaines semaines, mieux vaut prendre du recul et mettre du contrôle sur vos pensées afin d'essayer de diminuer vos émotions négatives associées.

De mon côté,je gravis une marche après l'autre, tous les jours et il m'arrive de dégringoler les escaliers et de repartir à ruminer et angoisser en gris foncé mais je remonte plus vite.

Je vous laisse, j'ai encore quelques étages à monter.

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Et vous, vous êtes team control-freak ou "zen, je prends les choses comme elles sont" ?